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“Le jour où” … Je suis devenue (presque) adulte

Ce jour-là est vraiment très récent, je n’ai pas peur de le reconnaître.

Pendant fort longtemps, je croyais avoir compris ce qu’être adulte signifiait.

Je m’efforçais, avec plus ou moins de succès, de garder mon sang froid dans les difficultés, d’être à l’écoute des besoins de mes proches, de prendre soin de mes enfants, de tenir les engagements professionnels du mieux possible, de suivre les finances, de contribuer à ma communauté….

Mais j’avais tout faux !

Après avoir lu “ le harcèlement fusionnel” et “Les 4 peurs qui nous empêchent de vivre” de Eudes Semeria (psychologue pratiquant la “Thérapie existentielle” initiée par Irvin Yalom ) j’ai changé de point de vue.

Ce que je faisais c’était répondre en alternance à deux pulsions immatures, infantiles :  la fusion ou “effacement fusionnel” et l’illusion de la “toute puissance héroïque”

En version simple :

Soit fusionner avec les autres,  s’effacer, se fondre dans des relations de dépendance mutuelle, au service des autres, par peur de vivre et de se différencier, : ça c’était moi au travail et dans mes liens familiaux.

Soit se croire invincible et relever des défis extrêmes, seul, sans soutien, en flirtant avec l’arrogance, par peur de la banalité et du néant : ça c’était moi dans une (petite) partie de ma vie personnelle.

Alors l’adulte dans tout ça ?

L’approche de la thérapie existentielle m’a éclairée : être adulte c’est accepter les 4 défis de la vie humaine

–  la finitude : nous sommes limités dans le temps, dans l’espace, dans nos relations et dans notre compréhension du monde

– la solitude :  la seule personne qui sera vraiment là dans tout au long de ma vie c’est moi

– Le sens : ma vie n’aura que le sens que je lui donnerai

– La responsabilité : ce que je fais a des conséquences 

Alors j’ai choisi de devenir adulte, c’est à dire de prendre mes responsabilités consciemment, sans plus chercher à exister en coulisse, à travers le service rendu aux autres, ou à accomplir des exploits éphémères qui me donnaient un fugitif sentiment d’éternité.

J’ai accepté d’être là où j’en suis, à tout point de vue, et de pouvoir le dire.

J’ai aussi accepté l’immaturité des autres avec bienveillance : le fanfaron me touche et m’amuse,  l‘éternelle sacrifiée m’émeut, le râleur perpétuel et le plaignant permanent me semblent très humains finalement… C’est juste la part d’enfant apeuré en eux qui s’exprime !

Accueillons-la sans fusionner, ni se vanter… Nous pouvons tous grandir… 

Et vous ? Fusionnel ou Héroïque ? Où en êtes-vous sur le chemin de l’âge adulte ?